Interview marie-Laure : Ces mots du jour

Quels ont été les événements ou les expériences marquantes dans ta vie qui ont façonné ton parcours vers le développement personnel et le bien-être ?

J’ai traversé plusieurs événements relativement jeune dans ma vie qui m’ont marqué et qui ont fait la femme que je suis aujourd’hui. Et je continue depuis à essayer d’évoluer.

En effet, j’avais toujours rêvé d’avoir une petite sœur. À mes 12 ans, ce rêve se réalisa, ma petite sœur est née. Malheureusement, ce jour qui aurait dû être merveilleux, est devenu l’un des plus marquants de ma vie, puisqu’à la naissance, les docteurs ont découvert une malformation cardiaque très grave, ainsi qu’une trisomie 21.

À vrai dire, l’essentiel pour moi c’était qu’elle vive et mon intuition savait qu’elle allait y arriver.

Elle a mené un dur combat, et a vécu les trois premières années de sa vie à l’hôpital entre Nice et Marseille, entre la vie et la mort.

Quelques années après sa naissance et après 12 heures d’opération à cœur ouvert ainsi que de multiples annonces négatives de la part des médecins (ce sera un “légume” …).
Elle est à ce jour en pleine forme et inspire la joie de vivre. Elle danse, chante, sourit, vie !

C’est devenu ma force et mon inspiration quotidienne et j’ai encore plus réalisé l’importance de la vie, car malgré ce qui lui est arrivée, elle force le respect. Elle ne baisse jamais les bras, elle essaie toujours de se développer, de gagner en autonomie, afin de se dépasser et être fière d’elle-même. 

Et puis il y a, le décès de mon père il y a quelques mois. J’ai décidé de passer à l’action. J’ai davantage compris que rien n’était plus important que notre propre bien être et que personne ne peut nous interdire de réaliser nos rêves, que ce soit à 16, 26 ou encore 66 ans, peu importe, tout simplement, car nous sommes uniques et que nous avons une seule vie. 

Mon père était une personne qui avait réalisé tous ses rêves et qui s’était accompli. Il m’a laissé un bel exemple de réalisation de vie et je me suis dit que, malgré les épreuves, il ne fallait  » jamais subir ni avoir peur de l’échec, du regard des gens, des a priori, etc.« , comme il disait.

Comment intègres-tu les principes de bien-être et de développement personnel dans ton quotidien et ta carrière professionnelle ?

La découverte de mon hypersensibilité a été un facteur clé quant à l’importance du développement personnel ainsi que la nécessité de savoir sainement se mettre en priorité, surtout dans le milieu professionnel.

Mes études de droit ont été très enrichissantes, mais également relativement dures. Il pouvait y avoir de la compétition ainsi que différentes émotions négatives, que j’ai eu du mal à gérer.

J’ai fait du piano durant 12 ans, ce qui m’a énormément aidé à canaliser mes émotions et à développer mon intelligence émotionnelle.

J’ai ainsi appris que l’accueil des émotions était quelque chose de crucial. Par exemple, je décharge mes émotions sur un carnet ou tout simplement en communiquant de manière positive, ce qui est essentiel professionnellement afin de trouver une solution et pour favoriser l’esprit d’équipe.

Le métier de juriste est très rigoureux. Il nécessite des compétences d’organisation et d’intelligence émotionnelle.
J’applique ainsi la communication positive en accueillant mes émotions, qu’elles soient “positives” ou “négatives” et en essayant de comprendre le message qui se cache derrière ces émotions. Lorsque c’est fait, j’en parle aux personnes concernées.

J’écoute aussi régulièrement des musiques relaxantes ou des “sons” (hertz) pour faciliter ma pleine conscience et me recentrer dans l’instant présent lorsque je me laisse submerger par mes pensées.

Peux-tu nous partager une expérience avec laquelle tu as priorisé ton bien-être personnel malgré les pressions extérieures ou les attentes sociales ?

Après avoir vécu également le cancer de ma maman pendant de mes études, j’ai réalisé qu’il était crucial, malgré ce que l’on pouvait attendre de moi, de prioriser mon bien-être personnel.

En effet, j’ai dû accepter qu’il soit impossible de tout gérer et même si vu de l’extérieur, j’avais l’air de très bien gérer, il n’en demeure pas moins que j’avais 17-18 ans.
En réalité, j’étais épuisée physiquement et psychologiquement même si je ne m’en rendais pas compte.

C’est malheureusement bien plus tard, après des soucis de santé et après avoir tiré sur la corde, que je me suis imposée des limites saines.
Se mettre en priorité malgré les attentes et pressions sociales était un impératif.
Rien n’est plus important que la santé.

Quels sont les principaux défis que tu as rencontrés en intégrant la positivité dans ta vie professionnelle, et comment les as-tu surmontés ?

La réaction au stress notamment, ainsi que la négativité environnementale. 

En effet, travailler avec les autres en tant que personne hypersensible peut être très éprouvant dans les relations professionnelles. En effet, les autres ne fonctionnent pas comme nous et il faut l’accepter, même si tout nous “frappe” x 1000.

En effet, dans le monde professionnel, j’ai pu remarquer que certaines personnes pouvaient percevoir la positivité comme de la naïveté ou de l’ignorance face aux réalités difficiles du travail, surtout lorsqu’on a 25 ans et peu d’expérience.

Il peut être très dur de garder un esprit positif dans ces conditions.

J’ai donc appris à m’affirmer en pratiquant la communication positive. Toujours dans le but de comprendre et de trouver les solutions ensemble, en respectant ses propres limites, et ce, de manière saine.

Avec la création de ton blog ces Mots du Jour : comment envisages-tu de contribuer à la création d’une communauté bienveillante, positive et solidaire ?

“Ces mots du jour” est apparu dans un contexte assez difficile émotionnellement, comme je l’expliquais tout à l’heure. 

Lors d’un deuil, des tonnes d’émotions nous traversent. 

J’ai fait le constat suivant : la société moderne ne nous apprend pas à nous écouter et à être nous-même. Même si les mœurs changent, je trouve que nous entendons très peu de choses simples, réelles et positives au quotidien, et nous oublions parfois qu’au final, nous sommes tous humains. Nous nous ressemblons tellement et nous avons plus de point commun qu’il n’y paraît.

On m’a souvent reproché petite de “pleurer pour rien” d’être “trop sensible” de “rigoler pour rien” de “m’énerver pour rien” d’être “trop ci ou trop ça”. Et je découvre finalement que c’est ce qui me constitue et ce qui fait mon authenticité.

En ce sens, “ces mots du jour” est apparu comme une évidence ; des mots quotidiens que j’aurais aimé entendre et que j’aspire à partager avec des personnes qui veulent aller bien et vivre leur vie en étant aligné avec eux-mêmes.

La réalisation concrète de ce concept apparaît donc via le blog ainsi que la réalisation prochaine d’un podcast, d’un forum de partage et bien plus encore.